C’était le lundi férié 8 mai qui suivait l’élection de Macron, Monsieur 43%, Monsieur 18%, Monsieur 6% (1). À 17 heures, dans un petit café en haut de la rue de Belleville dans le 19e arrondissement de Paris, le comité du POID et le groupe JR du 19e tenaient une réunion-débat sur le lendemain de la présidentielle. C’était tout chaud. La déclaration du Bureau national du parti était déjà entre toutes les mains et il n’y avait guère besoin d’autre introduction au débat.
On discute de l’illégitimité du petit Bonaparte. Un ancien, non adhérent, ouvre le feu, dit son accord avec les mots d’ordre de Constituante et de rupture avec l’Union européenne mais dit aussi qu’on ne peut pas se contenter de positions propagandistes. Il s’interroge sur le caractère vieux et clairsemé des cortèges FO et CGT du 1er mai à Paris. Un syndicaliste veut souligner, à la décharge de la faible mobilisation du 1er mai, les conditions pour le moins bizarre dans lesquelles cette manifestation a été appelé ; les mots d’ordre syndicaux traditionnels dont l’abrogation de la loi El Khomri ont triomphé ce dont il faut se féliciter, mais à la dernière minute.
Et si la révolution avance en France, quels sont les moyens internationaux qu’on se donne pour que ça dure, interroge-t-il encore ? Un jeune chanteur lyrique dont l’emploi est précaire, dit à son tour : « Constituante, traités européens : j’ai l’impression que tout le monde a la même appréciation de la situation mais qu’on n’arrive pas à s’unir. » Il participe avec d’autres chanteurs lyriques à la rédaction du mandat qu’à leur sens un député ouvrier devrait présenter devant la Constituante. Il décide de prendre sa carte au Parti ouvrier. Le mardi nous irons diffuser devant le rectorat de Paris nouvellement installé dans le 19e, jeudi à la sortie du métro Laumière dire haut et fort « Illégitime ! ». Prochaine assemblée le 31 mai 17h30 au même endroit. Nous y désignerons nos délégués pour le Congrès du POID de Paris du 10 juin et nos invités – tous ceux d’accord avec nous pour débattre de la construction d’une authentique représentation politique pour les travailleuses et les travailleurs. Correspondant
(1) 43% comme la proportion d’inscrits qui ont voté pour lui, 18% comme le pourcentage des inscrits qui avaient voté pour lui au premier tour, 6% comme ceux qui disent, au 2e tour, avoir été sensibles « à son programme » (http://www.ipsos.fr/decrypter-societe/2017-05-07-2nd-tour-presidentielle-2017-comprendre-vote-francais)