Le camp de « migrants » de la Porte de La Chapelle (Paris 18e) évacué une fois de plus par les CRS ! On ose nous dire qu’il n’y aurait « pas d’argent » pour accueillir dignement ces réfugiés que les guerres de MM. Bush, Obama, Trump, Sarkozy, Hollande et Macron ont chassé de leur pays ?

pdf-pictoLe camp de « migrants », installé à Porte de La Chapelle (XVIII ème arrondissement de Paris) a une fois de plus été évacué par les CRS il y a quelques jours.

Travailleurs, jeunes, habitants de Paris, nous sommes indignés de voir que ces réfugiés, fuyant leur pays ravagé par la guerre et la misère, sont contraints de s’entasser dans des conditions atroces dans de véritables bidonvilles, et qu’ils en sont périodiquement chassés, et réprimés. Dans le camp de la Porte de La Chapelle, des hommes, et parfois aussi des femmes et des enfants, sont condamnés à installer leur campement de fortune sous les ponts du périphérique, subissant un harcèlement policier permanent.

Et ceci, dans un quartier laissé à l’abandon depuis des mois, voire des années, où les services publics sont remis en cause les uns après les autres, où les détritus s’entassent partout, où des travaux s’éternisent depuis quatre ans, où l’insalubrité est telle que des foyers de gale s’y sont développés. Un quartier où travailleurs, jeunes et habitants vivent dans des conditions de plus en plus détériorées.

Pour sa part, le POID rappelle que ces « migrants », en réalité des réfugiés, sont des travailleurs, des jeunes, des pères et mères de famille, qui ne sont pas venus en France par choix, mais qui ont fui leur pays (Afghanistan, Irak, Syrie, Mali, Somalie, Erythrée…) parce que ceux-ci sont détruits par des guerres. Des guerres dans lesquelles les gouvernements français successifs – ceux de Sarkozy, de Hollande, et aujourd’hui de Macron – portent une écrasante responsabilité, car ils se sont engagés derrière les autres puissances impérialistes, dont les Etats-Unis dans ces guerres de destruction. Des guerres pour lesquelles des milliards d’euros sont dépensés, pillés dans le budget de l’Etat, c’est-à-dire dans le budget des écoles, des hôpitaux, des collectivités locales, des routes, etc.

Aux côtés de nombreux travailleurs et jeunes parisiens, nous nous indignons que des femmes, des hommes et des enfants qui au péril de leur vie, ont dû quitter leur pays, leur famille, en raison des interventions militaires auxquelles participe notre propre gouvernement, soient accueillis à coup de matraque et parqués dans des camps insalubres par ce même gouvernement.

A l’heure où de nouveaux attentats criminels viennent de frapper en Catalogne, après ceux de Paris et Nice, il est à nouveau établi que ces interventions militaires contre les peuples ne peuvent que provoquer toujours plus d’actes terroristes, toujours plus de déplacements forcés de population, toujours plus de chaos.

Aujourd’hui, certains voudraient utiliser cette situation pour nourrir des manœuvres de division cherchant à dresser les uns contre les autres, les travailleurs vivant en France d’une part et les réfugiés de l’autre. Le POID met en garde contre ces tentatives. Ce dont la classe

ouvrière a besoin, dans toutes ses composantes, Français, « immigrés », réfugiés, c’est d’unité. D’autant plus au moment où le gouvernement Macron-Philippe au service de la Commission européenne engage une offensive tout azimut contre la classe ouvrière (Code du travail, Sécurité sociale, etc.). Une politique d’austérité « à la grecque » relayée, hélas, par la majorité de « gauche » de Madame Hidalgo à Paris (PS-PCF-EELV) qui a déclaré au JDD du 28/08/17 : « Je suis partenaire de l’Etat tant que nous sommes sur la même longueur d’onde ». Le POID se prononce pour l’unité des travailleurs, des jeunes, des opprimés et des exploités indépendamment de la nationalité, contre ce système de guerre et d’exploitation, et les gouvernements qui en appliquent les plans barbares.

On ose nous dire qu’il n’y aurait « pas d’argent » pour accueillir dignement ces réfugiés que les guerres de MM. Bush, Obama, Trump, Sarkozy, Hollande et Macron ont chassé de leur pays ? Que « si l’on donne aux réfugiés, ce sera au détriment des Français » ? Honteux mensonges !

Que l’on réquisitionne immédiatement les milliards d’euros consacrés à la guerre et non seulement on pourra accueillir ces réfugiés dignement, mais également rétablir les services publics, garantir un vrai travail avec un vrai salaire, un vrai logement pour tous, Français ou immigrés.

C’est pourquoi le POID Paris réaffirme :

 

  Arrêt immédiat des interventions militaires ;

  Accueil immédiat de tous les réfugiés chassés par des guerres qui leur ont été

imposées par nos propres gouvernements ;

  Réquisition des milliards du budget militaire pour les écoles, les hôpitaux, la

construction de logement… et pour accueillir dignement ceux qui fuient les guerres ;

  Programme massif de construction de logements sociaux financés par l’Etat ;

  Arrêt de la politique de décomposition sociale des quartiers populaires, conséquence

de la politique du gouvernement, relayée par la Mairie de Paris ;

  Réouverture de tous les services publics.

Paris, le 25 août 2017