
Paris, le 28 février 2020
Près de 1200 élèves du lycée Rabelais à Paris, Porte de Clignancourt, dans le 18e arrondissement, et leurs enseignants devraient être répartis le 9 mars prochain dans les établissements d’autres quartiers populaires de Paris, notamment, le lycée Francois Villon, Porte de Vanves, dans le 14e arrondissement, le lycée Henri Bergson et le lycée du bâtiment Saint-Lambert dans le 19e arrondissement de Paris.
C’est par voie de presse (Le Parisien du 17 février 2020), durant les congés de février, que les enseignants, les personnels, les élèves du lycée François Rabelais ont appris qu’ils ne pourraient pas reprendre le travail le lundi 24 février.
Comment en est-on arrivé là ? Les derniers coups de vent de février sur Paris ont fini de délabrer une cité scolaire non entretenue, dont l’état était dénoncé depuis des années par les personnels et les familles. La région Ile-de-France, responsables des locaux et de leur entretien, et le rectorat, responsables des enseignements, à défaut d’avoir travaillé ensemble à quelque solution que ce soit depuis des mois et des années, ont fermé brutalement l’établissement dont la sécurité n’était pas assurée – ce qui était le cas depuis longtemps déjà.
Mais où sommes-nous donc ? s’interrogent à juste titre les enseignants, les jeunes, leurs familles. A qui voudrait-on faire croire qu’une région comme l’Ile de France, une ville comme Paris, parmi les plus riches du monde, ne sont pas capables d’entretenir de simples locaux scolaires ? Pas capables d’assurer la continuité des cours des lycéens dans des conditions décentes ? Parce qu’ils sont « des quartiers populaires » ? On voudrait discréditer les établissements publics au profit de l’enseignement privé, on ne s’y prendrait pas autrement !
Et qu’on ne nous dise pas qu’il n’y a pas d’argent, qu’il faut faire des économies, que les budgets doivent être de « sobriété » ou d’ « austérité » alors que des travaux pharaoniques préparent le « Grand Paris » et les Jeux olympiques, pour le plus grand profit des spéculateurs immobiliers. La position du POID qui présente des candidats au conseil de Paris et de la métropole est simple : l’argent doit aller aux jeunes, aux travailleurs, à leurs familles, pas aux spéculateurs.
On apprend par le même article de presse que les travaux de sécurisation du lycée auraient dû avoir lieu dès 2006 ! La colère des enseignants, des lycéens et de leur famille est légitime :
les transferts ne doivent pas avoir lieu ;
la Région Ile-de-France doit trouver, sans délai, toute affaire cessante, une solution conforme aux besoins des lycéens, de leurs professeurs et des parents ;
l’argent aux jeunes, pas aux spéculateurs !
Le POID de Paris s’adresse à tous les candidats et les organisations dont l’histoire recoupe le long combat du mouvement ouvrier pour l’école publique et la protection sociale. Le POID s’adresse à Mme Hidalgo, au PS, au PCF, à Génération.s, à LFI et leur propose d’appeler à se rendre, dans l’unité, au Conseil régional d’Ile-de-France, avec les enseignants, les lycéens et leurs familles, leurs organisations, pour porter cette exigence.