Les éléments qui nous parviennent confirment ce que nous expliquions dans notre communiqué précédent.
Les mesures de confinement du gouvernement ont bouleversé le quotidien des foyers de l’Enfance, qui accueille des enfants et des jeunes majeurs. Extrait d’une communication syndicale dont nous avons été destinataires :
« Aujourd’hui c’est avec inquiétude que les nombreux agents des établissements parisiens concernés, se préparent pour les prochaines semaines. Aujourd’hui, un constat s’impose: les sous effectifs actuels d’une trop grande majorité d’établissements ne permettront pas de tenir les prises en charge de manière efficace sur le long terme.
En effet de nombreux agents ont fait valoir leurs droits afin de pouvoir garder leurs enfants à leur domicile, d’autres dits » à risque » ont à juste titre privilégié leur santé. D’autres encore vont faire valoir leur droit de retrait.
Comme nous vous le répétons depuis des mois, de nombreux postes ne sont pas pourvus. La situation qui était compliquée va devenir très préoccupante si les effectifs ne sont pas numériquement augmentés rapidement et cela tout corps de métier confondu.
Nous savons que de nombreux directeurs vous ont fait parvenir une première estimation des besoins en personnel.
Nous ne pouvons que vous encourager à répondre favorablement et dans des délais convenables à ces besoins.
De plus, il nous a été rapporté que dans certains établissements, les directions avaient refusé le port du masque à des agents venus avec les leurs au prétexte qu’ils « feraient peur aux enfants ». Il est difficilement compréhensible qu’on interdise aux agents de se prémunir des risques infectieux sous l’argument que cela perturberait les jeunes.
Un manque de masques disponibles pour tous les agents est à noter aussi.
Nous vous rappelons que la santé au travail est un droit pour chaque agent et aujourd’hui plus que jamais. En vous rappelant que cela va à l’encontre des recommandations gouvernementales.
Dans le même registre nous avons beaucoup de retours d’agents, qui n’arrivent pas à joindre la médecine du travail et cela depuis de nombreux jours. Que ce soit par téléphone ou par mail.
Nous ne doutons pas que ce service doit particulièrement être pris d’assaut. Que l’ouverture lundi 16 mars de deux lignes d’informations supplémentaire aille dans le bon sens. Cependant aujourd’hui, le constat reste le même. Les mails restent sans réponse et les lignes sonnent désespérément dans le vide ou occupées.
Ce constat n’est pas compatible avec votre communication générale au sein des établissements où vous encouragez chaque agent à se faire connaitre en cas de besoin ou d’état de santé fragile auprès des services de santé et prévention au travail.
De trop nombreux agents restent dans l’attente. »
La municipalité continue également d’imposer aux agents de nettoyage de venir travailler. Il aura fallu une semaine, et plusieurs interventions syndicales pour que les agents de nettoyage d’un site administratif reçoivent masques, gel hydroalcoolique, et gants… alors qu’il existe des cas de suspicion de coronavirus dans certains bureaux nettoyés par les agents ! Les collègues de bureau sont confinés, mais les agents de nettoyage doivent continuer leur travail comme si de rien n’était, ordre de la hiérarchie en télé-travail !
L’accueil dans les centres municipaux de santé se fait dans une situation de sous-effectif, dénoncée de longue date par les organisations syndicales. Première conséquence : les consultations pour la tuberculose sont reportées à une date non connue ! Ainsi, à l’épidémie de coronavirus, va s’ajouter un certain nombre d’autres maladies qui ne seront pas traitées, du fait du sous-effectif ! Et il semblerait que la municipalité veuille en profiter pour supprimer définitivement les consultations pour la tuberculose sur le centre Eastman.
Non seulement la municipalité a remis en cause le service public depuis plusieurs années, en supprimant des postes, en réorganisant à tout va les services, mais elle poursuit sur cette voie en ce moment même ! Et dans le même temps, les agents s’organisent, se saisissent de leurs organisations syndicales pour faire valoir leurs droits, leurs revendications, et défendre leur santé.
Enfin, une réunion d’agents de la Ville de Paris, adhérents au POID ou non, s’est tenue le vendredi 20 mars dernier.
« Un collègue introduit la discussion, en expliquant ce que contiennent les projets de loi d’urgence : la remise en cause complète du code du travail, les pleins pouvoirs pour Macron, la remise en cause des libertés démocratiques. Avec le soutien des organisations politiques qui se réclament normalement des intérêts des travailleurs (PS, PCF, LFI…). Ainsi, le gouvernement reste un gouvernement capitaliste, qui compte bien remettre en cause les garanties et droits des travailleurs. Et cela justifie pleinement la position qu’a pris le POID, dès le début, contre l’union sacrée. Une collègue : « une amie travaille à la sécurité sociale. Elle m’expliquait que seulement 30% des cas qui relèvent de psychiatrie sont pris en charge, 70% deviennent SDF, parce qu’ils ne sont pas pris en charge par l’Etat ! » Un collègue : « ils sont en train d’instaurer un état « d’urgence sanitaire », mais personne ne sait combien de temps il va durer. » « Un médecin disait : « il va falloir que le gouvernement rende des comptes sur les masques et l’hôpital » » « Il faut agir. Que ferait un gouvernement du POID ? »
« Et bien, je pense qu’il réquisitionnerait pour produire des masques, des tests de dépistage par exemple ». « Comment on peut soutenir les soignants ? » « Aujourd’hui, des médecins portent plainte contre le premier ministre. Et on essaye de nous faire croire que Buzyn avait tout prévu, et là elle retourne sa veste. Le 2ème tour n’aura pas lieu avant juin. En attendant, la solidarité s’organise, on va faire les courses pour 4 personnes. Mais on entre dans un pays de dictature. Personne ne maîtrise ce qu’il va se passer dans les prochains mois. Aurons-nous encore des salaires dans 2 mois ? Il faut discuter avec le monde ouvrier. Autour de moi, il y a des mécanos, des femmes de ménage, qui gagnent à peine le SMIC. Il faut travailler comme fait le gouvernement. L’Etat n’a pas injecté d’argent depuis 30 ans. Ils ont tapé sur les services publics, et maintenant ils nous appellent à la rescousse ! Moi, je peux imprimer le tract, et le mettre dans les boites aux lettres de mes voisins. »
Tous ces éléments viennent confirmer ce que nous avions expliqué précédemment. Oui, l’organisation des travailleurs par eux-mêmes est la seule voie qui peut permettre de faire face à cette épidémie, à l’offensive nationale et municipale de remise en cause de nos droits et de nos libertés démocratiques. Non à l’union nationale ! Oui à l’organisation des travailleurs par eux- mêmes ! Dehors Macron et sa politique ! Pour un gouvernement ouvrier, seul capable de prendre des mesures en faveur exclusivement des travailleurs et de la population !
Nous invitons tous ceux qui veulent se tenir informés, qui pensent que les travailleurs doivent s’organiser pour se défendre et défendre le service public, à nous envoyer leurs témoignages, à nous envoyer leurs remarques, leurs points de vue, et à s’abonner à notre journal la Tribune des Travailleurs, qui continue à paraître et tiendra informé l’ensemble de ses lecteurs sur la situation réelle (10€ pour 2 mois ; 30 € pour 6 mois). https://latribunedestravailleurs.fr/je-mabonne/ Nous invitons tous ceux qui refusent l’union sacrée, à rejoindre le parti ouvrier indépendant démocratique, qui combat pour la défense des intérêts des travailleurs et de la civilisation, pour un gouvernement ouvrier, seul capable de prendre les mesures d’urgence face à l’épidémie. |